Recherches historiques de la commune

Ferrières d'antan

Cette rubrique vous invite à un retour vers le passé, celui de Ferrières et celui du consulat de Foix (avant la Révolution), afin de mieux connaître ceux qui nous ont précédés dans cette commune et d'éclairer quelques aspects de leur vie quotidienne. Cette chronique d'antan sera étoffée au fil des documents consultés aux Archives départementales de l'Ariège (ADA), presque la seule source pour ce « Ferrières d'antan ». Si vous possédez des documents anciens qui vous paraissent susceptibles d'intéresser les Ferrièrois et les Ferrièroises d'aujourd'hui, n'hésitez pas à nous contacter.

Il y a trop de loups ! (16 septembre 1726)

« Les consuls de la ville de Foix  juges des causes civiles, criminelles et de la police pour le Roi et le seigneur abbé de Foix.
Sur la représentation à nous faite que des loups causent de grands dommages sur les montagnes et pâturages de Barguillère et autres de notre consulat, ayant mangé et emporté plusieurs poulines , bêtes à grosses cornes et à laine et qu'il est de la dernière nécessité de prémunir la continuation de ce désordre vous priant et requérant de vouloir ordonner une chasse générale et obliger les marguilliers de Barguillère et autres du voisinage de se trouver à la chasse.
Nous ordonnons aux marguilliers du Bosc, Brassac, Ganac, Bénac, Saint Pierre, et à ceux de Prayols, Montoulieu, Ferrières et Amplaing et autres lieux du voisinage de se rendre sur leur montagne pour chasser les loups samedi et dimanche prochain à l'issue de la messe paroissiale et d'y amener le plus grand nombre d'hommes qu'il se pourra, au moins un de chaque maison à peine de l'amende s'agissant de l'intérêt public ».

Dégâts des chasseurs (1° juillet 1735).

« Nous consuls de la ville de Foix juges des causes civiles, criminelles et de la police pour le Roy et le Seigneur abbé de Foix.
Étant informés par des plaintes à nous portées que divers particuliers entreprennent journellement de chasser avec des chiens courants tant dans des champs ensemencés que dans les vignes en sorte qu'ils y font un dégât et un dommage considérable (sic), ce qui étant prohibé par les ordonnances royaux (sic), nous faisons très expresse défense à toute sorte de personnes de chasser avec des chiens courants ni autrement sur aucune espèce de récolte ni dans les vignes jusqu'à ce que la récolte soit entièrement faite et ce à peine de dix livres d'amende… Fait et délibéré dans la ville de Foix le 1er juillet 1735 ».

Interdictions diverses (4 août 1779)

« Nous maire, lieutenant de maire et consuls de la ville et juridiction de Foix… pour le Roi et le seigneur abbé de Foix… conformément à l’arrêt de la souveraine cour de Parlement du 27 mars 1778… ordonnons d'observer dans les églises la décence convenable… de garder un profond silence, de se tenir à genoux pendant la messe.
Faisons défense à toutes personnes de permettre dans leurs maisons aucune espèce de jeu de hasard… défense à tous aubergistes, hôtes, cabaretiers, rôtisseurs de donner à boire et manger les jours de dimanche et fêtes pendant les offices divins… défendons aux mêmes de donner à jouer à aucune espèce de jeu… défendons à tous maîtres de billard de donner à jouer pendant les offices divins et après 10 heures du soir… défendons à toutes personnes de jouer dans les rues et places publiques, grands chemins et promenades aux jeux de quilles, boules, bâtonnet, cochonnet et autres dont le public pourrait être incommodé
Défendons à tous revendeurs, revendeuses fruitières, aubergistes et cabaretiers, d'acheter le gibier, œufs, poisson, volaille, fromage, beurre, pigeons, fruits… avant neuf heures du matin … défendons aux marchands de morue, saumon, poisson de mer de jeter pendant le jour dans les rues l'eau qui sert à tremper ledit poisson et à tous habitants de jeter par les fenêtres de l'eau ou ordures… défendons à tous particuliers qui nourrissent et élèvent des cochons de les laisser vaquer dans les rues, les enjoignons de les envoyer au garde des cochons… idem pour la volaille… défendons de conduire dans les rues aux abreuvoirs pas plus de trois chevaux, à savoir un attaché à la queue de celui qu'ils monteront et le troisième à la main… défendons à toutes personnes de s’attrouper de nuit dans les rues, d'y tapager faire du bruit, y chanter des chansons obscènes et profanes, huer ou faire huer qui que ce soit dans les rues ou promenades publiques... ».

Une porcherie au coeur du village (ADA, 8 M 51)

Lettre de M. le maire de Ferrières à M. le Préfet 12 juin 1899

« Mon administré, Monsieur T., nourrit avec les eaux grasses de la garnison de Foix, une grande quantité de porcs qu'il loge au milieu du hameau, sur le chemin vicinal, non loin de la maison d'école et même à côté de la fontaine qui alimente le hameau. Il se dégage de ses porcheries, de ses tinettes et des bandes de porcs qu'il promène fréquemment dans le village et à l'extérieur, des odeurs nauséabondes qui sont aussi dangereuses que désagréables. Cet établissement constitue dans la commune un réel foyer d'infection... ».

Lettre du préfet à Monsieur T. du 23 juin 1899

Il reprend les termes de la lettre de M. le maire et demande à monsieur T. « de vouloir bien lui faire connaître quelles sont les mesures que vous comptez prendre à bref délai pour mettre un terme à cette situation très préjudiciable à la salubrité publique ».

Lettre de Monsieur T. à M. le Préfet le 27 juin 1799

« … Je suis étonné que Monsieur le Maire ait attendu ce jour pour se plaindre des odeurs nauséabondes qui se dégageraient de la porcherie car je m'occupe de l'élève du bétail depuis douze ans et j'étais même les années précédentes adjudicataire de la totalité des eaux grasses de la caserne de Foix, tandis que je ne le suis, cette année, que de la moitié. Mes voisins nourrissent aussi des porcs et si mes renseignements sont exacts, M. le Maire n'aurait manifesté aucune crainte pour les odeurs qui peuvent se dégager de leur porcherie. L'élevage des porcs est mon unique ressource. Je m'efforce à tenir la grange dans un état constant de propreté et je redoublerai d'efforts pour que vous n'ayez pas le moindre reproche à m'adresser... ».

Lettre de M. le Préfet à M. le Maire de Ferrières le 5 juillet 1899

M. le Préfet reprend les propos de M. T. et termine ainsi sa lettre : « Je vous prie de veiller à ce que M. T. se conforme aux déclarations qu'il a faites, de façon à ce que sa porcherie ne soit l'objet, à l'avenir, d'aucune plainte ».

Chemin vicinal ordinaire n° 1 de Ferrières à Foix (ADA 3 O 1235)

Rapport de l'agent voyer d'arrondissement du 8 novembre 1878

Par délibération en date du 23 juillet 1874, la commune de Ferrières a voté un emprunt de 1000 francs à la caisse des chemins vicinaux en vue d'activer la construction de son réseau vicinal ordinaire. Il importe donc qu'elle se mette en mesure d'affecter à des projets régulièrement approuvés les ressources dont elle peut disposer.
L'avant-projet, ci-joint, s'applique à la partie que la commune désire améliorer d'abord entre l'embranchement de Gariac et le village de Ferrières. Cette section comprend une longueur de 1341 mètres à construire en élargissement dans les propriétés riveraines.
On a adopté autant que possible, dans l'étude de ce projet, les inflexions de la voie actuelle qui nécessitera néanmoins des terrassements considérables et des murs de soutènement qui feront l'objet d'un projet d'exécution, après approbation de l'avant-projet. Les inclinaisons variées de la voie sont généralement au-dessous de 0, 04 centimètres et elles atteignent 0, 06 sur une longueur de 145 mètres. Une largeur de 6 mètres comprenant 4, 40 m de voie et 1, 60 m pour fossés et banquettes de sûreté paraît suffisante.
Nous pensons que le projet arrêté donnera satisfaction aux intéressés et nous sommes d'avis qu'il y a lieu de le soumettre au conseil municipal de Ferrières en conformité de l'article 3 de l'instruction générale du 6 décembre 1870.

Projet d'élargissement

Tableau des terrains à acquérir pour construction de la partie comprise entre Ferrières et Garriac sur une longueur de 1341, 13 mètres.
Réunion du Conseil municipal du 1er décembre 1878 ; Lagarde Joachin, maire, Garaud François, Séguy Bernard, Galy Guillaume, Rumeau Bernard, Cassé Baptiste, Serres Lucien, Bergé Baptiste, Fournier Joseph, conseillers municipaux ; absent : Bernadac Julien. Conseil convoqué par M. le Maire en vertu de la lettre de M. le Préfet en date du 21 novembre dernier. M. le Maire soumet au Conseil municipal le dossier relatif à l'avant projet du tracé du chemin vicinal ordinaire n° 1pour la partie entre Garriac et Ferrières. Le projet est adopté.

Rectification de la côte dite du Mal Négré, sur une longueur de 92, 80 m (ADA 30O 1740)
15 novembre 1891

Le chemin rural dit du Mal Négré , dans la commune de Ferrières, situé en face le hameau de Guillaret, a des pentes longitudinales très fortes qui dépassent 0, 20 par mètre en plusieurs endroits. Ce chemin qui est très utile aux habitants de la contrée pour l'exploitation de leurs terrains, met en communication unie portion du territoire de Ferrières avec le chemin vicinal de Reins dans la commune de Foix. Il serait indispensable pour donner satisfaction aux populations intéressées de rectifier la cote, impraticable aux charrettes, qui part du ponceau établi sur le ruisseau du Mal Négré pour aboutir à l'extrémité de la parcelle n° 783 du plan cadastral.
La rectification à faire sur une longueur de 92, 80 m partirait donc du ruisseau du Mal Négré, traverserait les parcelles 781 et 783 appartenant aux héritiers de Estèbe Marguerite et aboutirait à l'est de la parcelle 783. La pente longitudinale de la rectification ne dépasse pas 0, 12 par mètre. La largeur du chemin est fixée à 3 mètres, fossés et talus non compris. La contenance des terrains à acheter est de 3, 48 a, évaluée après entente avec les héritiers à 295 francs. La construction sera effectuée par les propriétaires intéressés et à leurs frais. Une partie de la dépense en terrains, à fixer par le conseil municipal, sera supportée par la commune et l'autre partie restera à la charge des intéressés. (L'agent chargé de la préparation du projet ; Vidal).

Écoulement des eaux à Lestang. 11 mars 1899 (ADA 3 O 782)

Lettre à Monsieur le Préfet

« J'ai l'honneur de soumettre à votre bienveillante attention le préjudice qui nous est causé à Ferrières, canton de Foix, par le fait de la direction donnée aux eaux de pluie. Dans cette commune nous possédons, ma sœur et moi, une propriété dont une partie plus basse que les terrains voisins, porte le nom de Lestang. C'est à cause de cela que le propriétaire que nous avons remplacé avait fait creuser un fossé pour recueillir les eaux de pluie et empêcher ainsi les inondations. Mais ce fossé, d'abord suffisant, ne l'est plus depuis que, par suite de travaux, faits sur le chemin de Foix à Prayols, toutes les eaux supérieures convergent dans notre propriété. Telle est du moins la réclamation que nous adresse notre fermier qui naturellement demande à être défrayé du préjudice causé.
J'ai donc l'honneur, Monsieur le préfet, de vous prier de vouloir bien ordonner une enquête dans le but de savoir si l'article 640 du code civil n'a pâs été violé à notre détriment et, s'il y a lieu, donner les ordres pour porter remède à ma situation qui, je le répète, nous est très préjudiciable. (M. L. ; Toulouse).

Rapport de l'agent voyer cantonal ; 25 avril 1899

« … Il résulte de la visite des lieux que les inconvénients dont se plaint le M. L. résultent de la topographie générale des terrains et ne sauraient en aucune façon être attribués aux travaux exécutés sur le chemin de grande communication n° 8 lequel a été établi en grande partie sur le même emplacement et suivant le même profil longitudinal que l’ancienne voie. La tranchée existante dans la propriété de Lestang et dont l'établissement remonte à une époque antérieure à la construction du chemin prouve bien que de tout temps les eaux se sont écoulées suivant cette direction... ».

Avis de l'agent voyer d'arrondissement ; 29 avril 1899

« Le chemin de grande communication n° 8 dans la partie située au quartier de Lestang a simplement été redressé suivant projet approuvé en 1850, sans que l'ancienne situation des lieux ait été modifiée au point de vue de l'écoulement naturel des eaux.Votre propriété est située entre le chemin et l'Ariège et comme le terrain manque de pente les eaux s'y accumulent (d'où le nom de Lestang donné à la métairie) aussi l'ancien propriétaire fit-il creuser un fossé d'assainissement large et profond pour conduire ces eaux à la rivière.
L'entretien de ce fossé a sans doute été négligé puisqu'il n'assure plus l'écoulement des eaux mais il appartient exclusivement au propriétaire de faire exécuter les travaux de curage et de faucardement, s'il y a lieu, nécessaires à son bon fonctionnement sans que l'administration vicinale ait à intervenir en quoi que ce soit.Nous sommes d'avis de répondre dans ce sens à la réclamation de M. L. ».

L'agent voyer en chef ; 1er mai 1899

« L'agent voyer en chef soussigné adopte les considérations contenues dans le rapport qui précède et propose de les faire connaître à M. L. ».

 

 

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